Points de vue sur l'actualité

Projet de fusion Suez / GDF : le calendrier s'accélère sans concertation

Le projet de loi permettant la fusion de Gaz de France (GDF) et de Suez serait présenté le 28 juin en Conseil des ministres et en septembre au Parlement pour une finalisation de la fusion en décembre. Soit juste à temps pour transposer la directive Energie et l'ouverture du marché, le 1er juillet 2007. Décryptage d'un feuilleton commencé en 2004 et des raisons qui ont poussé la CFTC à appeler à une journée d'arrêt de travail, le 20 juin dernier. Il y a deux ans, l'Etat promettait que l'Etat ne descendrait jamais sa participation dans GDF en dessous de 70 % (cf. loi du 9 août 2004 pour l'ouverture du capital). En février 2006, la fusion avec Suez est annoncée, soit disant pour " contrer une possible OPA d'Enel ", et aboutir ainsi à la privatisation de GDF. Dès lors, en attendant que le projet se précise - en terme de stratégies des deux groupes et surtout en terme d'emploi - la CFTC ne s'était pas opposée dogmatiquement à cette fusion, alors qu'elle n'y est pas sur le principe favorable. La CFTC a, en effet, souvent rappelé que l'énergie n'est pas une " marchandise " comme une autre et qu'il est donc essentiel que l'Etat reste majoritaire dans le capital, notamment afin d'y assurer un service public de qualité, de proximité et pour tous. Il y a trois semaines, la CFTC a obtenu les réponses du gouvernement aux 71 questions posées par les organisations syndicales. La plus importante concernait la non suppression d'emplois consécutive à cette fusion, une promesse qui lui est parue difficile à tenir. Enfin, le 9 juin dernier, le gouvernement a présenté sans crier gare un pré-projet de loi dans lequel on abaissait à 34% (minorité de blocage), puis à 0%, les fameux 70% de participation de l'Etat promis en 2004.

C'est dit :La CFTC se préoccupe de l'augmentation des prix du Gaz qui va peser sur les familles. D'autant que la péréquation territoriale - qui permettait à toutes les régions de bénéficier du même prix -risque d'être remise en cause. La CFTC pense que la privatisation ne va pas faire baisser les prix, qu'elle n'est qu'un premier pas et qu' EDF subira le même sort. La CFTC réclame, par ailleurs, la création d'un pôle énergie public européen.