Points de vue sur l'actualitéPlus d'une personne en situation d'illettrisme sur deux travailleMalgré leur handicap, 57% des personnes touchées par l'illettrisme occupent un emploi. Un chiffre qui confirme " le travail que nous menons avec les branches professionnelles, qui, de plus en plus, déploient des politiques pour repérer et redonner des compétences de bases à leurs opérateurs ", selon l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANLCI) dans une récente étude menée avec l'Insee. Sur les 3,1 millions de personnes ayant été scolarisées en France âgés de 18 à 65 ans et en situation d'illettrisme - c'est-à-dire ne sachant ni lire ni écrire un texte simple -seules 11% sont au chômage, 14% retraités, 10% en formation et 8% au foyer. Les secteurs d'activité de la propreté, des matériels de construction, ainsi que de l'hospitalisation privée, sont notamment touchés. Les résultats de l'étude battent en brèche certaines autres idées reçues. Par exemple, " L'illettrisme n'est pas l'apanage des seules personnes issues de l'immigration maîtrisant mal la langue française, puisque 74 % des personnes concernées utilisaient exclusivement le français à la maison avant l'âge de 5 ans ", analyse l'ANLCI. Autre idée reçue mise à mal : les personnes en situation d'illettrisme résident dans les zones rurales (28 %) comme dans les petites villes (21% dans les agglomérations de moins de 20 000 habitants ; 17% dans les plus de 20 000), ou dans les villes de plus de 100 000 habitants (24%) et en région parisienne (10%). Par ailleurs, le lien entre illettrisme et pauvreté, s'il n'est pas systématique selon l'ANLCI, est toutefois mis en évidence puisque 26% des allocataires du RMI sont concernés. C'est dit :" Comme pour toute forme de discrimination, un certain nombre d'idées reçues qui perdurent sur l'illettrisme sont progressivement mises à mal. Au regard des résultats de cette étude nous ne pouvons que nous réjouir que les personnes dans cette situation de handicap trouvent un emploi et leur place au sein de la société ", commente Pascale Coton, vice-présidente de la CFTC en charge de ces questions. |