Points de vue sur l'actualitéLe chômage baisse mais l'emploi ne progresse pasLe nombre de demandeurs d'emploi est revenu à son niveau le plus faible depuis quatre ans en avril, totalisant 2 262 000 personnes, soit 9,3% de la population active au sens du Bureau international du travail. Le taux de chômage est aujourd'hui à son niveau plancher de l'automne 2002. Cette baisse profite à l'ensemble des catégories de demandeurs d'emplois, qu'il s'agisse des jeunes (-10,4% sur un an), des plus de 50 ans (-5,7%) ou des chômeurs de longue durée (-6,9%). Une étude* de la banque Natexis attribue cette évolution à deux facteurs. D'une part, l'amélioration de la situation économique depuis le début de l'été dernier " qui a bien entendu constitué une incitation forte à embaucher pour les chefs d'entreprise, dont les perspectives d'embauche sont au plus haut depuis quatre ans ". D'autre part, " au retour du traitement social du chômage (formations, emplois aidés...), conjugué à une sévérité accrue dans le recensement des chômeurs ". Deux autres constats tendent à relativiser cette bonne nouvelle. D'abord, la consommation s'est repliée alors qu'elle aurait dû augmenter avec l'emploi. Ce qui peut être dû à la hausse du prix du pétrole. C'est préoccupant parce que la consommation est le principal moteur de la croissance française. Ensuite, l'étude met en cause sans détour " la situation sociale et politique délétère qui pèse sur la confiance des acteurs économiques " et " la faiblesse des créations d'emplois ". L'emploi salarié augmente moins (0,4% au premier trimestre 2006) que le chômage ne baisse. (*) Natexis Banques Populaires, Economie et marchés.Stratégies, n° 82, 5 juin 2006. |