Points de vue sur l'actualitéPlacement des chômeurs : de nouvelles solutionsFin du monopole de l'ANPE, meilleure gestion des offres non pourvues, bilan du Pare, rapprochement Unedic-ANPE... l'accompagnement des demandeurs d'emploi évolue au fil des réformes. Dernière expérimentation en date : le placement de 9 700 chômeurs par des cabinets privés. Lancée il y a un an, le bilan n'est pas négatif. Il est même prometteur pour les personnes concernées, comme pour les comptes de l'Unedic, dont le bureau avait autorisé les poids lourds de l'outplacement BPI et Altedia, le leader de l'intérim Adecco, mais aussi l'australien Ingeus et le binôme ANPE-Apec à accompagner différemment des personnes susceptibles de devenir des chômeurs de longue durée. Onze mois après, 7 000 personnes ont été reçues et 68% d'entre elles ont retrouvé le chemin de l'entreprise. Malgré le coût élevé d'une telle opération, l'économie pour l'Assurance-chômage serait de quelques 25 millions d'euros (l'investissement est lourd, mais les économies d'allocations qui auraient été versées sont réelles). Un chiffre à comparer avec les 14 milliards de déficit de l'Unedic cumulé fin 2005. En théorie, l'opération étendue aux deux millions de chômeurs indemnisés ferait économiser moins de la moitié du déficit. Sans compter la réinsertion des personnes sorties de l'Assurance-chômage. Cette privatisation partielle du placement de l'aide au retour à l'emploi n'a rien de miraculeuse, mais témoigne que simultanément à l'adaptation et à la hausse continue de la qualité des missions des agents de l'ANPE, l'imagination pour aider les personnes à travailler fait ses preuves. C'est dit :Pour la CFTC, il ne faut pas abandonner ces expérimentations tant que l'ANPE n'est pas en mesure d'assurer la meilleure qualité de service. Le recours au privé doit cependant rester du domaine de l'expérimentation, sous contrôle des partenaires sociaux et de l'ANPE. Il n'est ni question d'organiser la concurrence de l'ANPE, ni de contribuer à transformer le marché du travail en marché lucratif. Ces cabinets privés doivent garder leur part de reclassements difficiles. |