Points de vue sur l'actualité

Bas salaires : beaucoup de pression, un peu de négociation

Un an avant la crise du CPE, l'année sociale 2005 avait été marquée par de fortes mobilisations. Les salariés avaient exprimé (et expriment toujours) des inquiétudes et un mécontentement quant au pouvoir d'achat et aux revenus du travail. A la suite des manifestations de janvier, février et mars 2005, le gouvernement s'était engagé à des négociations sur les salaires minima. Il vient de présenter le résultat, jugé " encourageant ", d'une année d'accords. Le ministre délégué aux Relations du travail avait ainsi sommé 84 branches d'aligner leurs minima sur le Smic, soit parce qu'elles étaient en retard dans l'actualisation des grilles de salaires et des classifications, soit parce que les salaires minima y étaient inférieurs aux Smic. Quelque 62 branches présentent aujourd'hui un premier niveau de salaire conforme au Smic. Aucun salarié dans ces secteurs n'était, en réalité, payé en dessous du salaire minimum, mais cela contribuait à tirer l'ensemble de la grille salariale vers le bas. Un calendrier de négociations a par ailleurs été fixé dans 22 autres branches. " Ainsi, sur 158 branches du secteur général concernant 9 millions de salariés, 133 (représentants 8 150 000 salariés) ont négocié des accords, ou en avaient déjà, et conservent un premier coefficient conforme au Smic avec des grilles de classification non obsolètes ", déclare le ministère concerné. Reste que 25 branches comptant 850 000 salariés (immobilier, habillement, caoutchouc.) ne sont pas à jour - n'ayant pas signé d'accord - ou poursuivent des négociations. Enfin, dans l'hôtellerie-restauration, qui représente 400 000 salariés et qui a bénéficié de fortes aides, l'accord signé en décembre, est contesté par la principale organisation patronale qui ne l'applique pas.