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L'Espagne limite le recours aux CDD

" L'Europe doit être ouverte au changement. Cependant, faire peser toute la charge de l'ajustement sur les travailleurs n'est pas une solution. Pour accroître la productivité et développer l'innovation, l'Europe a besoin d'une main-d'oeuvre sûre. " C'est en ces termes que John Monks, secrétaire général de la CES, a salué l'accord intervenu le 9 mai dernier entre les syndicats, le patronat et le gouvernement espagnols, afin de lutter contre l'usage excessif et généralisé des contrats de travail à durée déterminée (CDD). Partant du constat selon lequel les CDD sont très répandus sur le marché de l'emploi espagnol, les partenaires sociaux et l'Etat ont souhaité en limiter le recours. Des conditions de travail peu sûres portent, en effet, atteinte à la motivation et à l'implication des travailleurs, minent les efforts visant à améliorer leurs compétences et sont un obstacle à l'innovation et à la productivité, comme le prouve l'absence de croissance de la productivité en Espagne au cours des cinq dernières années. La CES invite les autres gouvernements européens à identifier les cas de travail précaire et à prendre des mesures. Elle invite également la Commission européenne à examiner ce qui peut être fait sur cette question au plan européen.

Principaux points de l'accord :Après plus de 24 mois d'un CDD au sein de la même entreprise et pour le même emploi, sur une période de référence de 30 mois, le contrat du travailleur devient un CDI. L'employeur bénéficie d'une prime pendant quatre ans lorsqu'il propose un CDI aux groupes cibles (femmes, jeunes, chômeurs de longue durée). Les cotisations de sécurité sociale de l'employeur sont réduites. Les indemnités de chômage sont étendues pour les travailleurs plus âgés, des mesures sont prises pour augmenter la protection des travailleurs flexibles à durée déterminée.