Points de vue sur l'actualité

Les diplômes préservent-ils les cadres du chômage ?

Alors que le chômage des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur est de 11% en 2001, soit le double de ceux sortis en 1998 (6%), malgré une " conjoncture considérablement dégradée ", certains jeunes diplômés " voient leurs débouchés professionnels préservés ". C'est ce que révèle une récente enquête du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Cereq)*. Les diplômés des écoles de la santé et du social, des BTS, des IUT et des écoles d'ingénieurs connaissent, en effet, une meilleure insertion dans le monde du travail. Les diplômés de DUT et d'écoles d'ingénieurs ont même vu leur situation s'améliorer sensiblement entre mars 2002 et 2004. Après trois années sur le marché du travail, les diplômés d'écoles d'ingénieurs sont, ainsi, à la fois les mieux payés (2 100 euros nets mensuels) et les plus nombreux à occuper un emploi à durée indéterminée (92%). De plus, leur taux de chômage est parmi les plus faibles du supérieur (6%, en mars 2004), juste après les diplômés d'écoles du secteur de la santé et du social (2%) et avant ceux de BTS (9%). Avec des taux de chômage entre 11 et 13%, les diplômés de deuxième et troisième cycle de l'université (à l'exclusion des docteurs) ont davantage de difficultés à trouver un emploi que les détenteurs d'un bac+2 professionnel. Les diplômes de bac+5, DEA ou DESS, assurent, toutefois, une qualité d'insertion bien meilleure que pour les diplômes de niveau inférieur. Ce sont, enfin, les sortants de l'enseignement supérieur sans diplôme qui ont vu leur situation se détériorer le plus : leur taux de chômage est passé de 13 à 18% entre mars 2002 et mars 2004.

C'est dit :Pour l'Ugica-CFTC, cette étude démontre que le fait de détenir un diplôme de l'enseignement supérieur, n'équivaut plus à la certitude de trouver un travail, qui plus est, au statut de cadre. Les filières professionnelles souffrent d'une mauvaise image depuis plusieurs années, alors qu'elles permettent très souvent d'accéder plus rapidement à un emploi. Question de mentalité à remettre en cause avec cette étude du Céreq.