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Fonds de réserve des retraites : l'inquiétude de la CFTC

Le Fonds de réserve des retraites (FRR) vient d'annoncer qu'il cumulait 28,1 milliards d'euros d'actifs au 31 mars 2006 (57,6% investis sous forme d'actions et 18,6% sous forme d'obligations) contre 26,6 milliards à la fin 2005. C'est peu. Créé en 1999 afin d'assurer la pérennité des régimes de retraite de base du privé, des commerçants, des artisans et des agriculteurs, le FRR a pour objectif de cumuler 150 milliards d'euros d'ici 2020. Il est alimenté par les excédents éventuels du régime général des retraites, par tout ou partie des excédents du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) et l'affectation de 65% du produit du prélèvement social de 2 % sur les revenus du capital (patrimoine et placement), soit entre 1,1 et 1,2 milliard d'euros par an. Il a aussi reçu une partie des recettes des privatisations du Crédit Lyonnais et des Autoroutes du Sud de la France (ASF). Mais depuis 2005, les sources se tarissent : le FSV est lourdement déficitaire et le fonds n'a rien perçu des privatisations, totales ou partielles, des Autoroutes du Nord et de l'Est (Sanef), de GDF, d'EDF ni même, plus récemment, d'Alstom. Ce qui inquiète la CFTC. " Le FRR devrait recevoir 5 milliards d'euros par an ", rappelle Jean-Louis Deroussen, secrétaire général et membre du Conseil d'orientation des retraites. Notons enfin que le FRR peut jouer un rôle important d'investisseur institutionnel, à l'heure des velléités de " patriotisme économique ".