Points de vue sur l'actualité

CNE : Bon ni pour l'emploi ni pour l'entreprise

Selon l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale, les contrats nouvelles embauches (CNE) représentent en moyenne 11% de l'ensemble des intentions d'embauche des entreprises de moins de 20 salariés (14% en Lorraine et en Languedoc-Roussillon, 19,6 % dans l'industrie et 24,3% dans le BTP). Depuis sa création, quelque 410 000 CNE ont été signés. Le patronat pense qu'un emploi sur trois n'aurait pas été créé sans CNE. Un chiffre inatteignable selon les experts (*) qui estiment qu'il n'y a pas actuellement de bilan du CNE. Il faut attendre deux ans : le temps d'observer si les périodes d'essai se transforment en CDI, et d'en conclure s'il y a, ou non, destruction d'emploi. Les CNE ont pu, en effet, se substituer à d'autres contrats ou donner lieu à des licenciements.

Reste que pour la CFTC, le CNE créé des emplois instables, accroît la précarité, démultiplie le turn over déjà très important dans les petites entreprises. Enfin les intentions d'embauche sont en baisse, essentiellement dans les entreprises de moins de 50 salariés concernées, pour une grande partie, par le CNE.

Repères :Créé en août, le CNE est un contrat à durée indéterminée réservé aux entreprises de 20 salariés maximum, qui comporte une période " de consolidation " de deux ans pendant laquelle le salarié peut être licencié sans justification.

Une étude de P. Cahuc et S. Carcillo estime que seuls 700 000 emplois seraient créés sur quatre ans au prix d'une augmentation de la destruction des emplois car moins de la moitié survivrait au bout de deux ans.