Points de vue sur l'actualité

Le prénom, " marqueur social " ?

Une enquête de l'Observatoire des discriminations (*) a cherché à (ré)établir si le fait de porter un prénom, plutôt qu'un autre, modifie la " destinée professionnelle ". Quelque 196 prénoms ont été retenus dans l'enquête, des prénoms très fréquemment attribués : des prénoms dits " bourgeois ", d'autres populaires et les derniers d'origine maghrébine. Selon l'étude, les filles de cadres au prénom bourgeois, comme Chantal ou Elisabeth, ont 50 % de chances en plus de devenir cadres que les filles au prénom populaire tel qu'Andrée ou Ginette. Pour les garçons, l'écart est de près de 10 %. Et 83 % des fils d'ouvriers au prénom maghrébin sont ouvriers, alors que la moitié des fils d'ouvriers au prénom moins connoté ont connu une ascension sociale. Ainsi, selon Jean-François Amadieu " le prénom est un marqueur révélant une origine sociale, géographique, un âge ou une appartenance religieuse [...] et trace encore trop souvent les destins de chacun. Et l'auteur de poursuivre " l'étude des prénoms permet bel et bien de mesurer des phénomènes de discrimination, de plafonnement de carrière et d'inégalité des chances. "

C'est dit :" La CFTC condamne toutes les formes de discrimination, celles liées à l'âge, au sexe, à la nationalité... ", ne cesse de rappeler Pascale Coton, vice-présidente confédérale en charge des questions liées aux discriminations. Un combat que la CFTC mène via son réseau discrimination et par l'intermédiaire de son correspondant pour la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde), Roland Levêque.

Enquête de l'observatoire des discriminations « Olivier Gérard et Mohamed ont-ils les mêmes chances de faire carrière ? » sur la base d'enquête emploi INSEE 1983, 1986 et 1989 Jean-François Amadieu / Sylvain Giry, avril 2006