Points de vue sur l'actualité

De la pénibilité à la retraite anticipée

La négociation sur la pénibilité au travail piétine. Alors que, lors la dernière séance de négociation fin janvier, le patronat avait ouvert des discussions sur le financement de la réparation de la pénibilité, la réunion du 30 mars n'a permis aucune avancée sur la question. Le patronat a à nouveau évoqué l'idée d'un compte épargne-temps, pour les salariés qui effectuent un travail pénible, sur lequel ils pourraient verser leurs primes de pénibilité (primes de nuit...) et que les entreprises pourraient abonder. La CFTC refuse cette individualisation : on dit aux salariés " prenez votre argent pour financer votre réparation ". " Ce type de proposition pourrait bloquer toute la négociation, a indiqué Joseph Thouvenel. Par ailleurs, il n'est pas normal que le départ anticipé de personnes qui ont effectué des métiers pénibles soit financé par la Sécurité sociale. " Les syndicats réclament un dispositif de départ anticipé lié à la pénibilité. Engagées depuis bientôt un an, les discussions sur la pénibilité au travail, voulues par la loi Fillon sur les retraites en prévision de l'extinction des retraites anticipées, ont permis d'aborder la prévention, l'amélioration des conditions de travail et les facteurs de pénibilité. Le stress a notamment été retenu comme un facteur pouvant provoquer des problèmes de santé. Prochaine séance le 2 mai.

Repères :Le Conseil d'orientation des retraites souligne que les régimes des retraites nécessiteront des financements supplémentaires à l'horizon 2020, alors que les partenaires sociaux doivent se retrouver en 2008 pour faire un bilan de la réforme Fillon. Le rapport remis au Premier ministre fait apparaître que malgré cette réforme de 2003, qui a allongé la durée des cotisations, les besoins de financement des régimes de retraite subsisteront.