Points de vue sur l'actualité

Le temps de la négociation n'est jamais perdu

Après ces deux mois de conflit, quelle leçon tirer de la crise du CPE ?

La CFTC se félicite de la décision qu'a prise le gouvernement pour sortir de la crise dans laquelle le pays était plongé depuis trop longtemps. Que le Premier ministre ait pris acte du fait que, selon ses propres termes, " les conditions nécessaires de confiance et de sérénité n'étaient pas réunies ni du côté des jeunes, ni du côté des entreprises pour permettre l'application du contrat première embauche " est une très bonne chose. Mais après ces deux mois de conflit, quelle leçon tirer de la crise du CPE ? Bien sûr, il s'agit d'une victoire que les partenaires de l'intersyndicale ont su obtenir grâce à leur unité sans défaillance. Mais la CFTC ne veut pas seulement avoir le regard rivé sur le passé. Elle veut aussi regarder l'avenir, cet avenir qui désormais se trouve placé sous le signe du dialogue social. Le Premier ministre, pour justifier l'empressement dont il avait fait preuve avec le CPE, nous expliquait volontiers que le temps du politique n'était pas celui des partenaires sociaux, censé être plus long. Ce faisant, nous avons perdu beaucoup de temps à gérer la crise qui s'en est suivie. Or, pendant ces deux mois de blocage sur le CPE, les partenaires sociaux, eux, ont avancé sur d'autres fronts : ils ont signé plusieurs accords importants, celui sur les seniors, celui sur les accidents du travail et des maladies professionnelles et ils auront peut-être abouti sur la question sensible des intermittents du spectacle. Tout cela montre bien que les partenaires sociaux avancent peut-être à petits pas, mais qu'ils avancent sûrement. Et que le temps de la négociation n'est jamais perdu. Perdre du temps à élaborer un diagnostic et des solutions en commun, permet d'en gagner beaucoup par la suite. Et c'est bien dans une telle négociation que la CFTC souhaite s'engager dans le nouveau chantier sur la sécurisation des parcours professionnels.