Points de vue sur l'actualité

Retraite complémentaire : plaidoyer pour la revalorisation

La fixation des paramètres de fonctionnement des régimes de retraite complémentaire se révèle être un exercice de plus en plus délicat pour les partenaires sociaux gestionnaires. Pour la deuxième année consécutive les Conseils d'administration des deux régimes ne sont pas parvenus à se mettre d'accord, pas plus que le renvoi devant les commissions paritaires de l'Agirc et de l'Arrco n'aura permis d'aboutir à un compromis acceptable le 21 mars dernier. La stricte application des accords et du relevé de décision de mars 2005 aurait, en effet, conduit à une revalorisation du point de 1,65% et de 3,2% pour le salaire de référence. Bien que la CFTC ait accepté la méthode de calcul fixée en 2005, elle a exprimé de fortes réserves sur les conséquences d'une application strictement technique des accords et des effets pervers de la logique " d'effet report " très pénalisant pour les retraités et les salariés. Un retraité sur trois perçoit en effet une pension au minimum contributif, une réalité qui fait de la revalorisation un élément indispensable au maintien de leur pouvoir d'achat. Par ailleurs, la revalorisation de 3,2% du prix d'achat du point de retraite complémentaire à la charge des actifs, porte une nouvelle fois atteinte à la crédibilité de nos régimes dont le rendement ne cesse de baisser. Il n'apparaît pas acceptable socialement de demander, encore aux salariés, de cotiser davantage pour obtenir de moins en moins de points de retraite. Les explications et arguments de nature purement technique ou arithmétique ne suffiront pas à défendre et maintenir la crédibilité de nos régimes.

Repères :En l'absence d'accord, la valeur du point et du salaire de référence demeure inchangée : en Arrco 1,1104 euros et 12,6600 euros, en Agirc 0,3940 euros et 4,4163 euros. La CFTC reste convaincue qu'une solution peut être trouvée par une application plus réaliste et plus adaptée de nos accords. La proposition consistant à différer le correctif de 0,6% apporté au salaire annuel moyen de 2004 pourrait être une piste à explorer. La question sera réexaminée le 22 juin prochain dans le cadre de la revoyure 2006 de l'accord du 13 novembre 2003.