Points de vue sur l'actualité

Notre priorité : de vraies solutions pour l'emploi des jeunes

Au fond, les rédacteurs du fameux amendement CPE à la loi sur l'égalité des chances se sont-ils vraiment préoccupés de l'emploi des jeunes ?

La crise du CPE passée, il faudra bien s'attaquer au problème de l'emploi des jeunes. Un problème que le CPE cherche moins à résoudre, semble-t-il, qu'il ne tend à modifier les termes classiques du contrat de travail. Au fond, les rédacteurs du fameux amendement CPE à la loi sur l'égalité des chances se sont-ils vraiment préoccupés de l'emploi des jeunes ? On peut en douter en voyant que l'une après l'autre, les principales fédérations patronales représentant des secteurs employant majoritairement des jeunes s'émeuvent du caractère inadapté de ce contrat. Selon le directeur d'une Fédération départementale des travaux publics, le CPE serait " une ânerie ". Selon l'Union professionnelle artisanale, le CPE n'est qu'une " arme supplémentaire à l'arsenal des contrats de travail " existants et il convient d'abord " de déployer davantage les dispositifs de formation en alternance ". Or justement, à la CFTC, l'emploi des jeunes est LA priorité des priorités. Et les premières propositions de notre Statut du travailleur sont justement consacrées à cette question. La deuxième ne concerne-t-elle pas précisément la formation en alternance, proposant de " donner systématiquement la possibilité d'une formation en alternance aux jeunes en fin de scolarité " ? Pour les jeunes diplômés, l'acquisition d'une première expérience de vie en entreprise est un atout important dans la recherche de leur premier emploi. Sur ce point, tout le monde est d'accord. Voilà donc une idée simple qui séduirait certainement de nombreux employeurs sans pour autant mettre les jeunes dans la rue. Il est trop facile de nous renvoyer l'image de contestataires incapables de propositions, tandis que le Premier ministre aurait le monopole des idées innovantes sur l'emploi des jeunes. Facile, mais risqué, parce que c'est faux.

Le chiffre :Plus de 20 000 adhérents et sympathisants CFTC dans la rue, unis pour le retrait du CPE, derrière les mots d'ordre de la Confédération.