Points de vue sur l'actualitéLe chômage baisse peu et malLes récentes études de l'Insee et du ministère du Travail indiquent une décrue du chômage et une reprise économique. Peut-on en conclure que la sortie du tunnel s'est amorcée en 2005 ? Le chômage au sens du BIT a diminué légèrement de 0,1% entre 2004 et 2005 (premiers résultats de l'enquête emploi). L'économie française a créé plus d'emplois en 2005 qu'en 2004 et " progresserait de 25 000 au premier trimestre 2006, voire de 100 000 avec l'apport des emplois aidés " (Note de conjoncture, mars 2006). La croissance de la population active est de plus en plus faible. Ce qui permet à l'Insee de conclure que " cette progression permettrait une poursuite du recul du taux de chômage à 9,2% d'ici juin " en tenant compte du " ralentissement de la population active ". Mais les emplois créés sont essentiellement des emplois à temps partiel et le chômage de longue durée augmente, notamment celui des femmes (Insee, Premières n° 1070). Les personnes privées d'emploi depuis au moins un an représentent 42,5% du total contre 41,6% un an plus tôt. Parallèlement, le nombre de bénéficiaires du revenu minimum d'insertion a augmenté de 4,7% en 2005. En décembre, 1 112 40 personnes percevaient le RMI (Drees, Etudes et résultats n° 472). Et le chômage est reparti à la hausse en janvier (baisse de l'emploi salarié de 0,2%, Dares Premières synthèses n° 12.2). Ce que l'Insee explique par un " contrecoup de la faible croissance de la fin 2005 " (Note de conjoncture, mars 2006). Pour la CFTC, la lutte contre le chômage ne suffit pas. Elle ne doit pas créer de la précarité et doit être accompagnée d'une sécurisation des parcours de vie. |