Points de vue sur l'actualité

Vers un marché de l'emploi européen ?

L'année européenne de la mobilité des travailleurs a officiellement démarré, à Bruxelles, le 20 février dernier. En 2006, l'Europe souhaite porter haut et fort les dispositions de l'article 39 du traité de Rome indiquant que " tout citoyen de l'UE a le droit de travailler et de vivre dans un autre État membre sans subir de discrimination fondée sur la nationalité. " La libre circulation des personnes est l'une des libertés fondamentales du droit communautaire et l'un des éléments essentiels de la citoyenneté européenne. Environ 10 millions d'euros seront consacrés à des projets de sensibilisation, à des manifestations - comme la conférence de Vienne en juin ou la Job Fair Europe en septembre, qui prévoit l'organisation de salons de l'emploi dans plus de 50 villes européennes - ou encore à des soirées de la mobilité. Un portail Internet européen pour l'emploi, EURES*, qui publie près d'un million d'offres d'emploi dans 28 pays, vient d'être lancé. Si la mobilité reste faible en Europe - moins de 2 % des citoyens de l'UE vivent et travaillent dans un État membre autre que le leur, soit le même taux qu'en 1975 - l'intérêt qu'elle suscite est néanmoins important. Plus de 25 % des appels sur le serveur téléphonique EuropeDirect concernent des questions de mobilité. D'autres chiffres sont à mettre en parallèle : en 2003, 8,2% des travailleurs de l'UE, en moyenne, ont changé de profession au cours de la dernière année (étude Eurostat). Près de 7,2% de citoyens européens changent de lieu de résidence chaque année ; dans 15% des cas les raisons en sont professionnelles (Labour markets in the 21 st Century, 2002).

C'est dit : " Oui à la mobilité choisie, non à l'exil économique ! C'est la formule utilisée par Joseph Thouvenel, secrétaire général adjoint de la CFTC. La mobilité doit demeurer un enrichissement pour le travailleur en terme d'apprentissage des langues, d'échanges multiculturels. Elle ne doit donc être imposée. Toutes les conditions d'une bonne mobilité doivent être réunies. Il s'agit de créer des équivalences de diplômes dans toute l'UE, faciliter les démarches relatives à l'accueil, au logement, à l'éducation, des étudiants, jeunes, chercheurs, familles désirant travailler dans un autre pays européen. "

http://europa.eu.int/eures/home.jsp?lang=fr