Points de vue sur l'actualité

Centres de formation des apprentis : de l'école a l'emploi des jeunes

L'apprentissage regroupe un ensemble de filières de formation professionnelle initiale en alternance sous statut salarié qui s'adresse à des jeunes de 16 à 25 ans. Un système qui fonctionne et permet de résorber, en partie, le chômage des jeunes.

L'emploi des jeunes et leur qualification, tels sont les enjeux de l'apprentissage. Les entreprises, notamment les PME, ont de plus en plus de mal à recruter du personnel qualifié. Dans le même temps, les jeunes de moins de 25 ans sont, selon le ministère des Petites et Moyennes Entreprises, plus de quatre-cent mille à la recherche d'un emploi ; chaque année, ils sont cent-cinquante mille qui sortent du système scolaire sans diplôme, dont 57 000 sans aucune qualification. Dans ce contexte, l'apprentissage constitue un début de réponse au chômage des jeunes qui se pose à l'économie française depuis des décennies. Marc Perret, responsable du dossier à la fédération Métallurgie et administrateur CFTC, l'affirme : «À la sortie de l'apprentissage, les jeunes ont à la fois un vrai diplôme et une expérience d'entreprise; plus de 90% des ex-apprentis travaillent, les autres reprennent des études (certains deviennent ingénieurs), très peu sont au chômage. » Par leur présence dans les centres de formation, à travers les Conseils de perfectionnement, organismes paritaires institués auprès du directeur et de l'organisme gestionnaire du Centre de formation des apprentis (CFA), les partenaires sociaux, dont la CFTC, peuvent peser sur l'adéquation des enseignements dispensés aux besoins de l'économie locale et aux envies des jeunes. Frédéric Haussoulier, de la fédération CFTC Bati-mat, est administrateur CFTC du CFA d'Amiens, qui accueille neuf cents jeunes. «Le fonctionnement paritaire est un plus pour les jeunes, confirme-t-il. Nous travaillons, en effet, sur des sujets très différents: l'ouverture de nouvelles sections (nous venons, par exemple, d'en créer une sur la conduite d'engins), la gestion de l'organisme en interne, le suivi et l'évolution des formations, mais aussi les partenariats avec les autres écoles, notamment le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam). » Frédéric Haussoulier exerce également une mission de représentation à l'extérieur pour sensibiliser les décideurs locaux, ainsi qu'une section syndicale CFTC interne au CFA d'Amiens «qui lui permet d'être en phase avec les attentes des jeunes ».

Le contrat d'apprentissage est un contrat de travail particulier. Il comporte, en alternance, des temps de présence dans l'entreprise et des temps de présence dans un centre de formation d'apprentis (CFA). Il peut durer entre un et trois ans. Sa finalité est l'acquisition d'une qualification sanctionnée par tout diplôme ou titre à finalité professionnelle, homologué par l'Éducation nationale. L'apprenti reçoit une rémunération qui peut être inférieure au Smic, dans la limite de salaires minimums légaux. En 2002, il y avait environ 364 000 apprentis auxquels s'ajoutent les 9 000 élèves en classes de préapprentissage. L'apprentissage est surtout une affaire de petites entreprises et ne se développe que marginalement dans les grands groupes. L'apprentissage s'est développé dans de nombreux secteurs et métiers : industrie : 22,6% (dont artisanat alimentaire 9,9%), construction: 21 %, tertiaire : 53,9% (dont commerce: 26,7%). Le financement du dispositif, soit environ 3 milliards d'euros, est assuré par trois acteurs principaux : l'État, la Région (acteur majeur de la formation professionnelle) et les entreprises (la taxe d'apprentissage). Il y a 1 000 CFA, principalement sous forme d'organisations professionnelles (44%), d'établissements des chambres de commerce (44,2% des effectifs) ou gérés par l'Éducation nationale (ministère de l'Emploi).

Repères : Les conseils de perfectionnement des CFA : ils comprennent, «pour au moins la moitié de leurs membres et en nombre égal, des représentants des organisations professionnelles d'employeurs et de salariés extérieurs au CFA, représentatives au plan national» (Agefa PME). Chacun d'eux se réunit au moins trois fois par an. «Les conseils de perfectionnement sont saisis, pour avis, des questions relatives à l'organisation et au fonctionnement du centre de formation d'apprentis et de la ou des sections d'apprentissage », explique Marc Perret. L'avis donné est déterminant car la région (auprès de laquelle le CFA signe une convention) le suit.