Points de vue sur l'actualité

Du CPE à la sécuri-flexibilité

La CFTC tient à clarifier quelques points qui pourraient porter à équivoque dans la situation présente :

• Il ne s'agirait pas de croire que le Premier ministre, qui se présente comme ouvert depuis la fin de semaine dernière à ce dialogue, se heurterait désormais à des organisations syndicales et étudiantes fermées au dialogue. C'est précisément parce que ce dialogue a fait défaut sur un sujet de la pleine compétence des partenaires sociaux que notre pays se trouve dans cette situation. Par ailleurs, la proposition de sortie de crise proposée par Dominique de Villepin, qui passerait par des aménagements négociés, est soit irréaliste (comment négocier dans 262 branches) soit impossible juridiquement (on ne peut pas négocier pour réintroduire la justification du motif de licenciement). C'est pourquoi la CFTC demande le retrait du CPE. Les partenaires sociaux avec le gouvernement pourront ainsi se saisir du sujet et engager la négociation, comme le prévoit d'ailleurs une autre loi (promulguée, celle-là), la loi Fillon.
• Le Premier ministre n'a pas le monopole des idées innovantes sur l'emploi des jeunes. La CFTC a fait 50 propositions dans son statut du travailleur, dont un certain nombre concernent les jeunes. Elle demande à être entendue. Et plutôt que la flexisécurité, qui se traduit pour le gouvernement français par une hâte à surtout mettre en place la flexibilité, elle demande de renverser les termes de la formule et de favoriser une « sécuri-flexibilité », qui tendrait d'abord à sécuriser les parcours professionnels pour, ensuite, introduire de la flexibilité.
• La CFTC, fidèle à ses valeurs de respect de la liberté, seule condition pour un vrai dialogue, s'oppose solennellement aux violences et aux blocages autoritaires qui empêchent les jeunes d'accéder à leurs établissements scolaires et universitaires. Ces exactions ne font pas honneur à la cause qu'elle entend défendre, en faveur de conditions justes et négociées pour l'emploi des jeunes.