Points de vue sur l'actualité

Travailleurs européens : libre circulation ne doit pas rimer avec libre exploitation

Les partenaires sociaux devaient transmettre au Premier ministre leur avis avant sur l'ouverture du marché du travail aux ressortissants des pays entrés dans l'Union européenne (UE) le 1er mai 2004. La CFTC s'est positionnée dans le communiqué qui suit. " La CFTC a souhaité que la libre circulation des travailleurs soit effective le plus rapidement possible dans l'ensemble de l'UE. Cependant, elle constate que, aujourd'hui, les conditions nécessaires à l'ouverture totale des frontières ne sont pas réunies notamment pour plusieurs raisons. La première concerne la situation de l'emploi et le nombre de chômeurs trop élevé : la France ne connaissant pas de pénurie de main d'oeuvre, mais des difficultés de recrutement internes. Ensuite, les risques de dumping social, comme il en existe dans les pays qui ont opté pour une ouverture complète depuis 2004, sont bien réels. Autre raison évoquée. Il existe une incertitude juridique concernant le respect des minima conventionnels par les entreprises étrangères, tant que la Cour de Justice des Communautés européennes n'aura pas tranché ce point. De plus, les moyens actuels des services de l'Etat pour contrôler et sanctionner les entreprises délinquantes manquent. Enfin, pour des raisons démographiques : contrairement à d'autres pays européens, notre population active n'est pas, à ce jour, en diminution. La CFTC demande au gouvernement de mettre tout en œuvre, durant la période transitoire, pour que, dans les meilleurs délais, l'ensemble des travailleurs de l'UE travaillant en France bénéficie des mêmes droits. Cela passe par des moyens renouvelés afin que l'ouverture ne soit pas celle de la libre exploitation des femmes et des hommes. "