Points de vue sur l'actualité

Malheureusement nous avions raison

Lorsque la dignité de la personne au travail est en jeu, la CFTC ne transige pas et les faits lui donne toujours raison.

Le 22 février dernier, l'arrêt rendu par un Conseil des prud'hommes contre deux PME de l'Essonne pour recours au CNE abusif et rupture de ce contrat tout aussi abusive pourrait bien donner le coup d'envoi d'une série de jugements du même ordre. Nous avions été les premiers, à la CFTC, à le prévoir. Et nous avons aussi été les premiers à faire connaître aux journalistes les témoignages de licenciements express, dans le cadre d'un CNE, qui remontent à la Confédération ces dernières semaines. Le record dans le domaine est sans doute ce cas, recensé dans le Finistère, où un Conseil de prud'hommes a été saisi après la rupture de 14 CNE en trois mois dans un même commerce ! De toutes façons, où qu'elle se tourne, la CFTC n'entend ces derniers temps que des voix pour lui donner raison. Celle des experts, qui expliquent que, pour beaucoup d'entre eux, les emplois créés en CNE se sont substitués à des emplois qui auraient été créés en CDD voire en CDI. Celle des politiques, aussi, qui dénoncent à juste titre le caractère doublement trompeur de ce contrat : pour le salarié, qui s'aperçoit que l'entreprise qui l'emploie en CNE n'hésite pas à utiliser ce contrat pour des embauches ultra précaires, et pour les entreprises, à qui le gouvernement a " vendu " le CNE comme un contrat facilitant le licenciement. Ces mêmes politiques s'aperçoivent aujourd'hui qu'elles risquent en fait une multiplication des procédures devant les Conseils des prud'hommes. Dans cette affaire, une fois de plus, ce sont nos principes qui nous ont guidé. Lorsque la dignité de la personne au travail est en jeu, la CFTC ne transige pas et les faits lui donne toujours raison. C'est au nom de ces principes que, le 7 mars, nous irons exprimer notre protestation. Et demander à être entendus désormais au nom des salariés sur ce qui les concerne.