Points de vue sur l'actualité

La discrimination aussi chez les cadres

Les cadres sont loin d'être épargnés par les discriminations à l'embauche liées à l'âge, au sexe ou à l'origine. L'Apec, sur la base de deux enquêtes réalisées en juin 2005*, révèlent que 70% des entreprises - qui recrutent directement leurs cadres - disent attacher de l'importance à la date de naissance mentionnée sur le curriculum vitae des candidats et 44% au nom et au prénom. Cette référence implicite à l'origine ethnique, par ailleurs illégale sur une offre d'emploi, est " énorme, car on est là au bout de la chaîne de la sélection sociale, les discriminations ont déjà joué avant ", selon l'Apec. De plus, 25% des recruteurs disent tenir compte de la photo ou de la situation maritale mais ne seraient, a contrario, pas aussi rigides sur le diplôme et l'expérience que ne le pensent les cadres eux-mêmes. Pourtant, 55% des employeurs n'ont recruté aucun cadre d'un diplôme inférieur à celui recherché au cours de l'année précédant l'enquête. Quant aux candidats, un cadre sur quatre fait part d'un sentiment très vif de discrimination, surtout les femmes, les seniors et les moins de trente ans. De plus, ils sont plus nombreux que les recruteurs (61%) à estimer que le nom et le prénom sont des critères importants de sélection et 70% que la date de naissance entre en jeu. Enfin, être une femme sans enfant, et donc susceptible d'être en congé maternité, est considéré comme un handicap à l'embauche par 63% des cadres demandeurs d'emploi interrogés. Pour l'Ugica-CFTC, l'enseignement principal de cette étude semble être bien résumé par la responsable d'études à l'Apec qui estime que " les entreprises ne contestent plus que leurs critères de recrutement ne sont pas toujours objectifs. Un tabou est tombé ! " Partant de ce constat, l'Ugica-CFTC, entend se battre contre ces barrières à l'emploi, illégales et moralement condamnables, qui vont à l'encontre des discours de toutes les entreprises condamnant fermement les discriminations.

* La première enquête auprès de 1 500 cadres et jeunes diplômés en recherche d'emploi; la seconde, auprès de 500 entreprises, dont 100 " intermédiaires " (cabinets de recrutement et entreprises de travail temporaire).
Pour plus de renseignements ou toute question juridique spécifique aux cadres, vous pouvez contacter Simon Denis au secrétariat de l'Ugica-CFTC au 01 44 52 49 82 ou ugica@cftc.fr.