Points de vue sur l'actualité

La rigueur salariale confirmée (s'il le fallait)

1 849 euros, c'est le salaire mensuel moyen en 2004, net de tous prélèvements, contre 1 811 euros en 2003, dans les entreprises du secteur privé et semi-public, selon l'Insee. Soit une augmentation de 2,1% environ, mais " compte tenu de la hausse des prix à la consommation (de 2,1 % aussi) en 2004, le salaire net moyen reste stable ". On pourrait se réjouir de cette stabilisation après que le pouvoir d'achat eu diminué entre 2002 et 2003 (-0,3%). Et maintenir cette certitude : le pouvoir d'achat des salariés n'augmente pas depuis maintenant trois ans. Il diminue même pour les cadres, les professions intermédiaires et les employés. Il faut dire que les salaires suivent le mouvement de la croissance, et non pas celui de la Bourse. La légère augmentation est due à une reprise de la croissance du Produit intérieur brut (+2,3% en 2003). Ce qui augure mal pour cette année puisque la croissance en 2005 est estimée en baisse à 1,4%. Une croissance, qui, toujours selon l'Insee, dépend principalement de la consommation des ménages (alors que l'investissement des entreprises et les exportations ont diminué). Voilà une raison de négocier des hausses de salaires. Mais l'Insee n'a pas la même foi en l'homme : elle note que " le pouvoir de négociation salariale est bridé par le niveau élevé du chômage ".