Points de vue sur l'actualité

Accord dans la métallurgie : la poule ou l'œuf ?

Faut-il s'adapter aux situations pour tenter d'en réduire les effets ? Ou reconnaître ces situations signifie-t-il leur légitimation ? Le texte de la branche métallurgie, dévoilé le 13 février, pose la question. Prévoyant dès la 36e heure supplémentaire effectuée une majoration de 25% pour les huit premières heures supplémentaires et de 50% au-delà, dans les entreprises de plus de vingt salariés, ce texte fait mieux que la loi Fillon avec ses 10%. D'aucuns reprochent déjà aux trois syndicats signataires potentiels (CFTC, FO et CFE-CGC) de permettre ainsi la remise en cause des 35 heures. Mais la CFTC Métallurgie de recadrer : " notre constat est qu'au quotidien, des employeurs obligent, par un odieux chantage à l'emploi, les salariés à travailler plus sans contrepartie, explique Joseph Crespo, Président de la Fédération CFTC Métallurgie. Les 35 heures sont déjà contournées dans les faits ! Notre volonté est de mettre fin aux dérives et d'éviter les abus pour les salariés ! Alors entendons-nous : il s'agit du paiement des heures supplémentaires, et non de remise en cause de la durée légale du travail ! " Et qu'on ne lui parle pas non plus d'une décision prise à la légère, sans concertation : " nous y réfléchissons depuis longtemps. La plupart des entreprises qui ont imposé des heures supplémentaires gratuites font partie de notre secteur ! rappelle Joseph Crespo. Nous devons rester à l'écoute de ceux qui subissent une situation inacceptable. " Au même moment, on apprenait qu'une filiale de Bosch, ZFDF, où la CFTC est majoritaire, propose à ses 220 salariés de travailler 37h30 au lieu de 35 heures, et ce à salaire constant. " Les salariés ne sont pas opposés au fait de travailler plus. clamait dans Le Monde Michel Rochet. Délégué Syndical CFTC, mais pas Gratuitement ! "