Points de vue sur l'actualité

Ne sacrifions pas nos jeunes !

Avec le CPE, c'est une étape supplémentaire dans un parcours d'obstacles déjà trop long pour les jeunes qui se dessine.

Le vote de la loi sur l'égalité des chances, au moyen de l'article 49. 3 utilisé par le Premier ministre, illustre bien l'état de santé de la démocratie par les temps qui courent. C'est dans la nuit du 8 au 9 février dernier qu'une poignée de députés (74 exactement) ont voté l'amendement au projet de loi instituant le CPE. Mais pour la CFTC, le combat ne s'arrête pas là. Le texte arrive en discussion cette semaine au Sénat. Et nous rencontrons actuellement beaucoup de sénateurs qui partagent les vues de la CFTC et qui nous demandent nos propositions d'amendements afin de sortir de ce texte de loi tous les éléments qui précarisent encore davantage les jeunes. Car c'est bien là que se situe l'enjeu. La CFTC ne peut que comprendre le souci de ces parents, que nous sommes aussi, de voir leurs enfants entrer sur le marché du travail, serait-ce au prix d'un CPE. Mais nous savons aussi à quel point leurs espoirs risquent d'être déçus : avec ce nouveau contrat, c'est une étape supplémentaire dans un parcours d'obstacles déjà trop long pour les jeunes qui se dessine. Pour la CFTC, il ne s'agit pas de mener un combat idéologique, aujourd'hui pas plus qu'hier. C'est plutôt une immense crainte de voir le CNE, et maintenant le CPE, élargir la fracture sociale qui nous anime. Et d'ailleurs, malgré la campagne médiatique menée par les pouvoirs publics, les français ne sont pas dupes. Une majorité d'entre eux se sont déclarés hostiles au CPE. C'est la raison pour laquelle la CFTC a décidé de prendre la dernière expression qui lui est laissée, celle de la rue. Nous nous mobiliserons tous le 7 mars prochain, avec comme objectif le retrait du CPE. N'oublions pas que le gouvernement prépare une troisième étape dans la déconstruction du Code du travail.