Points de vue sur l'actualité

Les prisons françaises en ligne de mire

A l'heure où l'opinion publique attend les décisions de la commission d'enquête parlementaire concernant l'affaire Outreau, un rapport, révélé le 11 février dans Le Parisien, pointe de nouveau du doigt le système français de justice. La situation des prisons françaises décrite dans le rapport du commissaire européen aux droits de l'homme, Alvaro Gil-Robles, relève entre autres " une surpopulation carcérale " et ses conséquences sur les conditions d'hygiène et de sécurité, " le manque de moyens de la justice "... Willy Well, président du Syndicat National Pénitentiaire CFTC, apporte des nuances à certaines conclusions du rapport et soulève d'autres réalités, notamment celles du personnel de surveillance : " les conditions de vie des détenus y sont dénoncées, mais qu'en est-il des conditions de travail des surveillants ? Les violences physiques et verbales, parfois gratuites et à répétition, à leur encontre sont, elles, peu ou pas médiatisées. " La CFTC milite pour que des mesures de sécurité soient prises et est favorable au maintien de la mesure " 45 jours de mitard " prononcée à titre exceptionnel. " La surpopulation carcérale est une réalité, poursuit Willy Bell, mais depuis 2001 la situation est un peu moins dramatique car des établissements sont construits (20 000 cellules créées depuis 1990) et ceux vieillissants fermés. Il y a une modernisation du parc pénitencier, mais qui n'est pas suffisante au regard de la situation actuelle. L'architecture des établissements ne prend pas systématiquement en compte les réalités de vie du personnel. La CFTC a soulevé ce point et souhaite participer aux projets des architectes ". L'administration pénitentiaire manque aussi de moyens humains, les départs à la retraite n'étant pas anticipés. Et le métier de " gardien de prison " ne bénéficie pas d'une bonne image, ce qui pose des problèmes de recrutement. La CFTC propose d'y remédier notamment en confiant de nouvelles tâches au personnel de surveillance. Le 23 février, le rapport Alvaro Gil-Robles sera publié et rendu public.