Points de vue sur l'actualité

"De la difficulté à devenir cadre par promotion"

Tel est l'intitulé de l'étude menée par l'Insee au mois de janvier 2006. Le premier constat de cette étude est assez révélateur : " entre 1978 et 2001, pour un salarié du secteur privé ou semi-public, la probabilité de devenir cadre par progression de carrière a diminué, alors même que le poids des cadres dans l'économie triplait. " En effet, l'Insee constate que de plus en plus de jeunes entrent sur le marché du travail avec un statut de cadre ou avec un niveau de diplôme suffisamment élevé pour leur permettre de trouver rapidement un emploi d'encadrement. Ainsi, la proportion de cadres parmi les moins de 26 ans a considérablement augmenté : ils représentaient 1% des salariés de moins de 26 ans en 1978 contre 6% en 2001.

En conséquence, ces deux phénomènes associés au fait que le nombre de cadres a fortement augmenté depuis 1978, semblent indiquer que l'accès à la catégorie sociale des cadres est de plus en plus lié à la formation initiale.

De plus, l'étude relève qu'entre 1978 et 1988, les promotions comme cadres se situaient principalement entre 31 et 40 ans. En revanche, entre 1989 et 2001, c'est avant 31 ans que la probabilité de promotion est la plus grande. Ce constat s'explique par le fait que beaucoup de jeunes sont plus diplômés que nécessaire pour les premiers postes qu'ils occupent. On peut donc supposer qu'ils seront promus cadres après seulement quelques années d'expérience, du fait de leur niveau d'études.

D'autre part, indépendamment de la période, la promotion est plus facile pour les professions intermédiaires que pour les employés et ouvriers. La catégorie socioprofessionnelle d'origine influence donc fortement la probabilité d'être promu cadre. Le niveau de diplôme est aussi un critère particulièrement discriminant indique l'étude, qui souligne le lien fort entre le niveau de diplôme et la catégorie socioprofessionnelle d'origine. Ainsi entre 1978 et 1989, parmi les individus promus cadres, 55% étaient membres des professions intermédiaires contre 64% entre 1989 à 2001.

Enfin, les femmes sont également, dans l'ensemble, moins promues que les hommes, même si leur retard se réduit légèrement dans les années 90. Et ce constat apparaît des plus paradoxal puisque les femmes possèdent des caractéristiques en termes de diplômes, de catégorie sociale, de résidence, plus favorables à la promotion que les hommes, mais sont en pratique moins promues. Ceci s'explique par des caractéristiques (de l'individu ou de l'entreprise) non observées ou par une discrimination sexiste, selon l'Insee. L'Ugica CFTC, en prônant depuis plusieurs années la fin des discriminations hommes / femmes, ainsi que le développement de la formation professionnelle tout au long de la carrière (afin justement d'acquérir un niveau de qualification qui peut faire défaut en début de carrière), tente ainsi de remédier aux dysfonctionnements relevés dans cette étude. Pour plus de renseignements ou toute question juridique spécifique aux cadres, vous pouvez contacter Simon Denis au secrétariat de l'Ugica-CFTC au 01 44 52 49 82 ou ugica@cftc.fr