Points de vue sur l'actualitéDes niveaux de rémunération hétérogènes chez les ingénieursLes ingénieurs travaillant en France connaissent de fortes disparités salariales, selon une étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) de décembre 2005. Leur salaire médian -c'est à dire le niveau de salaire séparant la moitié la moins bien payée de la mieux payée - se situe à 52 000 euros en 2004. Mais pour cette même année, les 10% d'ingénieurs les mieux payés ont perçu un salaire brut annuel de plus de 100 000 euros tandis que les 10% les moins bien payés ont eux perçu une rémunération inférieure à 31 000 euros. Plusieurs raisons expliquent ces écarts. Tout d'abord, l'étude révèle le caractère déterminant de l'école de formation de l'ingénieur : " Un ancien élève de Polytechnique, des Mines ou de Centrale a deux fois plus de chances d'occuper un poste de PDG ou de directeur général qu'un ingénieur diplômé d'une autre école. " De plus, l'investissement dans une formation complémentaire peut s'avérer rentable à condition d'avoir une orientation appliquée : un diplôme de gestion couplé à un diplôme d'ingénieur, par exemple, permet un gain salarial de 5,6%. D'autre part, l'expérience professionnelle joue un rôle primordial. Le salaire d'un ingénieur ayant plus de 25 ans d'expérience professionnelle correspond ainsi à plus du double du salaire d'un débutant. Cependant, les années d'expérience supplémentaire ont une influence de plus en plus faible sur le salaire au fur et à mesure du déroulement de la carrière. De plus, et à l'image de trop nombreuses professions, le sexe est un facteur discriminatoire y compris chez les ingénieurs. Ainsi, pour l'année 2004, le salaire brut annuel moyen des femmes ingénieurs a été de 45 500 euros contre 62 800 euros pour les hommes (soit un salaire inférieur de 27,6% pour les femmes). Néanmoins, ce chiffre doit être tempéré car il résulte en partie d'éléments structurels : les femmes ingénieurs sont en moyenne plus jeunes que leurs homologues masculins et occupent moins souvent les plus hautes fonctions dans la hiérarchie. Ainsi, à caractéristiques identiques, l'écart chute mais persiste à 6,8%. Enfin, le secteur d'activité influe également sur le niveau de rémunération. Le paradoxe sur ce point est que " les ingénieurs les mieux rémunérés sont ceux dont l'activité s'éloigne le plus du métier traditionnel d'ingénieur " indique l'étude. Ainsi, ceux travaillant dans les secteurs publics et nationalisés sont les plus mal lotis. A contrario, le secteur bancaire et celui des assurances sont les plus rémunérateurs. Mais sur cet aspect, la taille de l'entreprise et les fonctions concrètement exercées ont également un rôle déterminant. L'écart de rémunération est ainsi de 12,6% d'une PME de moins de 20 salariés par rapport aux entreprises de plus de 2 000 salariés. Enfin, les fonctions les plus rémunératrices sont incontestablement les activités commerciales juste devant les fonctions administratives et financières. Pour plus de renseignements ou toute question juridique spécifique aux cadres, vous pouvez contacter Simon Denis au secrétariat de l'Ugica-CFTC au 01 44 52 49 82 ou ugica@cftc.fr. |