Points de vue sur l'actualité

Dominique de Villepin annonce des mesures pour favoriser le retour à l'emploi

Deux mois après les manifestations du 4 octobre pour l'emploi et le pouvoir d'achat, le Premier ministre a annoncé, lundi dernier, des mesures pour favoriser le retour à l'emploi et permettre aux Français de "toucher les dividendes de leur travail."

  • Pour les jeunes de moins de 25 ans : accompagnement personnalisé vers l'emploi, meilleure orientation, garantie des droits des jeunes dans l'entreprise, élaboration, "avant le 1er juin" 2006 d'un "plan d'action concerté." Un "service public de l'orientation" devra également être créé avant le 1er septembre de la même année.
  • Pour "bâtir un parcours professionnel sécurisé", il a confirmé l'expérimentation d'un "contrat de transition professionnelle" (CTP) pour les PME de moins de trois cents salariés dans six bassins d'emploi en difficulté : Saint-Dié, Vitré, Morlaix, Valenciennes, Toulon et Charleville-Mézières. Pendant un an, les salariés licenciés bénéficieront d'une formation et exerceront une activité, dans le privé ou le public, tout en touchant "quasiment" l'intégralité de leur salaire. Le CTP sera financé par les Assedic et l'Etat.
  • Pouvoir d'achat : les négociations salariales dans le public devraient aboutir début 2006. Quant au privé, Dominique de Villepin a demandé aux branches professionnelles qui n'ont toujours pas conclu d'accord salarial de le faire "avant le 15 mars."
  • Participation : un projet de loi, discuté au Parlement au premier semestre 2006, instituera "un dividende du travail", avec "une incitation à la distribution d'actions gratuites pour tous les salariés" et un assouplissement de l'intéressement. Le gouvernement souhaite que la participation et l'actionnariat salarié se développent dans les PME, où ces mécanismes sont rares. Le Premier ministre a aussi demandé aux entreprises de négocier une prime de transport pour leurs salariés. Enfin, il a ouvert divers chantiers pour une modernisation du modèle social et une réflexion sur la représentativité et le financement des syndicats.

Pour Jacques Voisin, président de la CFTC, le Premier ministre ne va pas au cœur des problèmes des salariés : "Que l'on parle de salaires ou de sécurisation des parcours professionnels, on tourne autour du pot : sur les salaires, on fait l'amalgame avec le pouvoir d'achat, intéressement, participation, prime de transport, mais le nœud du problème, la négociation salariale dans le public comme dans le privé n'est pas posée. La précarité on ne la traite pas : or il faut d'abord la traiter avant de parler de sécurisation des parcours professionnels" a-t-il indiqué. Pour la CFTC, l'intéressement et la participation ne peuvent en aucun cas se substituer aux politiques salariales. Elle demande aux pouvoirs Publics et au patronat des améliorations sur la protection sociale complémentaire des salariés et sur la prise en charge de leur coût du transport. La CFTC demande des actes, du contenu avec un engagement clair des partenaires sociaux et de l'Etat.