Points de vue sur l'actualité

Descamps : les mauvais jours du textile continuent

C'est au tour de l'usine Descamps, située à Noyelles (59) de plier bagages et de laisser s'envoler la totalité de la production vers d'autres contrées, plus orientales... Cette grande marque de linge de maison, rachetée en 1997 par le numéro un mondial du secteur, l'Italien Zucchi, allait chaque année de plus en plus mal. "Nous ne mettons pas en doute la situation financière, reconnaissent Eric Renouf et Patrick Pinchon, respectivement délégué syndical Central et délégué syndical CFTC de Descamps, mais nous déplorons qu'aucune stratégie n'ait été mise en place pour stopper l'évolution de la gangrène. Depuis trois ans, les exercices négatifs se suivent et se ressemblent malheureusement. Et nous sommes restés impuissants."

Le site sera définitivement fermé le 1er mars, ce qui laisse peu de temps aux représentants du personnel pour préparer de bonnes conditions de départ aux 163 salariés, âgés en moyenne de 50 ans. "Pourtant prioritaires sur le plan textile du conseil régional, ils n'ont bénéficié d'aucune formation autre qu'interne, regrette Eric Renouf, et le reclassement risque d'être difficile. D'autant que la direction montre sa volonté d'aller très vite : elle nous a annoncé la fermeture du site le 1er décembre, et déjà le livre IV est bouclé ; nous ouvrons le livre III en Comité Central d'Entreprise le 19 décembre. Ce sera là le gros œuvre : pour l'instant, tel qu'il est proposé, le livre III est irrecevable. Or les salariés espèrent bien avoir davantage que le minimum légal ! Ce serait la moindre des choses, même si cela ne compensera jamais ce "beau cadeau de Noël" qu'est un licenciement..." La CFTC Descamps, soutenue par l'Union Départementale CFTC 62, fait déjà son possible pour leur assurer un avenir. Sans oublier qu'en plus de ce site, le groupe Descamps, employeur de 800 salariés en France, va fermer ses magasins exploités sous l'enseigne de Texaffaires.