Points de vue sur l'actualité

L'alibi de la mondialisation

Une réflexion sur les conséquences de la mondialisation figurait au menu de la réunion des ministres des Finances européens du 6 décembre dernier. A cette occasion, la Confédération européenne des syndicats (CES) a invité les ministres à rétablir la confiance des travailleurs dans la construction européenne en répondant concrètement à leurs préoccupations, notamment en matière de délocalisation. Les ministres des Finances ne doivent pas commettre l'erreur d'utiliser la mondialisation comme alibi pour saper les droits des travailleurs et la protection sociale. " La mondialisation doit apporter une valeur ajoutée à l'économie européenne, a déclaré John Monks, secrétaire général de la CES. Permettre aux entreprises de licencier des travailleurs du jour au lendemain et obliger, les chômeurs à accepter des emplois peu qualifiés va à l'encontre de la volonté des travailleurs à exercer de meilleurs emplois. Cela permet uniquement aux entreprises de faire de plus gros profits en créant un sentiment d'insécurité générale au sein de la main-d'oeuvre. "

La CES estime que la mondialisation permet d'améliorer le niveau de vie, mais qu'elle risque également de provoquer de profondes divisions au sein de la société. Elle ne peut bénéficier aux travailleurs que s'ils jouissent de droits renforcés leur permettant de faire face au changement de manière positive. Cela implique :

  • le renforcement de l'information et de la consultation des salariés dans l'entreprise, pour qu'ils puissent contribuer efficacement à la gestion du changement et à l'identification des défis futurs en temps voulu ;
  • le droit à une réinsertion sur le marché du travail ;
  • l'accès à la formation continue ;
  • le respect de l'assurance chômage, essentielle pour financer la recherche d'emplois et le reclassement.