Points de vue sur l'actualité

Saint Gobain : qui dit vrai ?

C'est l'intitulé du premier tract CFTC affiché sur les murs des usines de Saint-Gobain qui tente d'expliquer la situation aux salariés. " Le groupe britannique Rexam, numéro un mondial de canettes de boissons, envisagerait une offre publique d'achat (OPA) sur les activités d'emballage en verre de Saint-Gobain. " La dépêche de l'agence Reuters du 28 novembre est tombée comme un couperet. La CFTC de Saint-Gobain Desjonquères, à la lecture de cette dépêche, s'est entretenue avec les autres organisations syndicales du site de Mers les Bains (Somme) pour leur apprendre la mauvaise nouvelle. Elle a plongé les 1 400 salariés du site - qui fabriquent précisément ces flacons destinés à la pharmacie et à la haute parfumerie - dans l'expectative puis dans l'angoisse. Si la rumeur est fondée, le produit de la vente permettrait à Saint-Gobain de financer en partie le rachat du spécialiste britannique des plaques de plâtre BPB, annoncé le 17 novembre. Jean-Louis Beffa, le Pdg, aurait infirmé pour les 18 prochains mois, le rachat de la branche conditionnement à laquelle appartient Saint-Gobain Desjonquères, évoqué en comité de groupe du 23 novembre. Mais l'endettement du groupe, qui pourrait aller jusqu'à 100% selon le Pdg, ne fait que confirmer les rumeurs des analystes financiers concernant la disparition de cette branche qui est la moins rentable. L'idée de s'en séparer pour éponger l'endettement du groupe n'est pourtant pas tombée du ciel. " II ne s'agit pas de sombrer dans une sinistrose aiguë en se demandant par qui nous pourrions être potentiellement racheté dans le futur. Tout le monde parle d'OPA mais personne n'a de certitude absolue à l'heure actuelle, pas même la direction de Mers ", rectifie avec sang-froid Eric Vaudet, Secrétaire de la CFTC du site de Mers les Bains. La section va tenter de calmer le jeu en s'entretenant avec la presse.