Points de vue sur l'actualité

Suppression du Commissariat général au Plan : le gouvernement se prive d'un outil de prospective

Alors même que le Premier ministre ne cesse de mettre en avant l'idée de croissance sociale, la suppression du Commissariat général du Plan apparaît comme une faute politique majeure. Comment, en effet, imaginer que l'on puisse mettre en œuvre une véritable ambition sociale en se privant de toute prospective ? Comment faire pour maîtriser notre futur dans un monde où règne la complexité et la dictature économique du court terme ? Comment construire le dialogue social nécessaire si on fait l'impasse sur les partenaires sociaux ?

Cette décision prise dans la précipitation et sans concertation augure mal de la réforme de l'Etat à venir. La nécessaire modernisation de nos structures étatiques ne doit pas être confondue avec des politiques de court terme, au service d'une élite coupée du réel et au détriment du bien commun.

La CFTC, qui s'est toujours reconnue dans la philosophie du Plan à la française, ne peut que regretter une politique de gribouille qui prive le pays d'un des derniers leviers en sa possession pour impulser une politique économique et sociale volontariste. Elle n'est pas non plus persuadée que le regroupement autour du Premier ministre de structures aux objectifs divergents qui n'ont pas toutes pour vocation de se pencher sur le long terme puisse remplacer le Commissariat général du Plan.

La CFTC s'interroge sur le devenir des travaux en cours, notamment ceux qui concernent le syndicalisme de demain. Elle souhaite que le nouvel organisme qui va se mettre en place puisse permettre aux partenaires sociaux de s'exprimer et être entendus.