Points de vue sur l'actualité

Eram : Il faudrait être fou pour imaginer un autre coup !

C'est un simple appel téléphonique d'un journaliste de Ouest-France qui a alerté Jean-Pierre Onillon, délégué syndical central CFTC du groupe Eram. Le journaliste lui apprenait que la CFDT avait déclaré, lors de sa conférence de presse du 26 octobre, que le fabricant français de chaussures avait supprimé près de 650 emplois en trois ans "à grands coups de mutations sauvages" et "sans alerter le CE." Les salariés, décontenancés à la lecture de la presse régionale, et inquiets des licenciements en chaîne dans la région, ont immédiatement questionné la CFTC, organisation syndicale majoritaire chez Eram. "Nous avons alors eu l'idée d'organiser une autre conférence de presse pour rétablir la vérité, pour rassurer les salariés, et, dans le même temps, pour tirer notre épingle du jeu", se plaît à rappeler Jean-Pierre Onillon.

La CFTC a ainsi réuni la presse le 4 novembre suivant afin de corriger le tir. "Même si la chaussure réduit sa voilure, Eram, ne fait que transférer la production de son site de La Pommeraye, qui devient une plate-forme logistique, vers celui de Sainte-Pierre-Montlimart, à une vingtaine de kilomètres, précise le militant CFTC. Eram présent depuis 1927 et premier employeur privé du Maine-et-Loire (2 500 salariés), qui possède la culture d'une entreprise familiale, privilégie les reconversions afin d'éviter des licenciements secs. C'est ce qui c'est passé c'est trois dernières années sur les 350 emplois en fait concernés." Un coup réussi pour la CFTC qui est parvenu à rassurer les salariés et créer un bon relationnel avec la presse locale.