Points de vue sur l'actualité

Pour un accès des salariés au DIF

Les salariés bénéficient depuis le 1er janvier d'un droit individuel à la formation (DIF), dans le prolongement de l'accord interprofessionnel du 20 septembre 2003 négocié et signé par la CFTC. Le Dif permet, à leur demande et avec l'accord de l'entreprise, de bénéficier de 20 heures de formation par an. Il s'agit d'une nouvelle avancée sur la route de la " formation tout au long de la vie " puisque les heures sont cumulables sur six ans et que le DIF est transférable d'une entreprise à l'autre en cas de licenciement. Une partie de la formation peut se dérouler en dehors du temps de travail et le salarié perçoit alors 50% de sa rémunération nette, l'employeur assurant les frais de formation. Mais le bilan de cette grande réforme est mitigé. Différents sondages - confirmés par une récente enquête du journal La Tribune auprès des directions de ressources humaines et des organismes de formation -font état d'un faible taux de salariés ayant fait une démarche d'information. Les estimations sont à moins de 8%. Un chiffre à comparer cependant avec celui de l'utilisation du congé individuel de formation, estimé à 1% des salariés ! La déclinaison de la loi au niveau des branches est en cours et certaines comme la métallurgie, le BTP, la distribution et le travail temporaire ont signé un accord. Mais les entreprises ont-elles déployé une information suffisante ? Grosso modo, on estime qu'un quart des entreprises ont signé un accord. La CFTC souhaite la mise en place d'instances paritaires de régulation au niveau des branches professionnelles afin de garantir l'accès effectif à ce nouveau droit et de minimiser les risques de refus répétés. On relève, par ailleurs, qu'aucune campagne de communication grand public n'a été initiée par le gouvernement, et on peut s'interroger sur la raison de cette absence. La CFTC, qui sensibilise ses élus aux comités d'entreprise, a lancé un plan d'envergure auprès des PME-PMI pour que leurs salariés ne soient pas les laissés pour compte de ce droit innovant.