Points de vue sur l'actualité

La négo, ça s'impose !

Dans ses revendications, la CFTC a toujours associé dans un même combat, les agents de la Fonction publique et les salariés du privé.

" Nous faisons fausse route, à la CFTC, en cherchant trop souvent à opposer le public au privé, car les deux secteurs connaissent, désormais, les mêmes difficultés. " Cette remarque faite par un militant du Trésor public à l'occasion de la rencontre des référents corn' du 27 octobre dernier interpelle. Dans ses revendications sur les salaires, les services publics et les conditions de travail, la CFTC a toujours associé dans un même combat, les agents de la Fonction publique et les salariés du privé. Mais puisque ce militant ne nous perçoit pas ainsi, il m'importe de répondre à ses préoccupations. D'autant que le Premier ministre nous tend une perche. Lors de sa conférence de presse du 27 octobre, consacrée aux services publics et à la réforme de l'Etat, Dominique de Villepin n'a pas répondu aux attentes des fonctionnaires. Déplafonner les heures supplémentaires, déroger aux règles qui régissent les 35 heures, et réaliser des audits dans tous les ministères : telles sont les grandes lignes de sa politique. En matière de salaire, le chef du gouvernement n'a rien d'autre à proposer aux attentes des agents de l'Etat que de travailler plus pour gagner plus, s'exemptant, ainsi, de toute politique salariale. Concernant la réforme de l'Etat, il est à craindre que le Premier ministre cherche à faire des économies sur le dos des fonctionnaires. Et pendant ce temps, le pouvoir d'achat et les conditions de travail des fonctionnaires ne cessent de se dégrader. Il est, par ailleurs, aberrant de constater que ces annonces ont été faites sans que les fédérations de fonctionnaires en aient été au préalable informées, ce qui laisse mal augurer de l'avenir du dialogue social dans la Fonction publique. C'est d'autant plus regrettable que le Premier ministre impose au Medef d'ouvrir des négociations salariales qu'il n'est pas, lui-même, en mesure de réaliser. Ce faisant, il favorise un syndicalisme de rupture. Cela montre bien que la CFTC devra, à l'avenir, davantage se positionner dans un syndicalisme de construction pour la justice sociale.