Points de vue sur l'actualité

Sommet européen : des risques majeurs

A la veille du sommet européen du 27 octobre dernier, la CFTC a fait part de ses suggestions et ses mises en garde dans un communiqué de presse dont voici le résumé. La CFTC ne peut que souscrire aux écrits du président de la République parus dans vingt-cinq quotidiens européens le 25 octobre dernier. Promotion du modèle social européen, relance de l'activité économique et de l'emploi par l'investissement dans le domaine de la recherche et de l'innovation, mobilisation de la Banque européenne d'investissement, diversification des sources d'énergie, aide au développement, amélioration du fonctionnement des institutions six mois après le 29 mai sont autant de dossiers sur lesquels Jacques Chirac peut être assuré du soutien de la CFTC.

Nous regrettons, cependant, que cette volonté de voir se conforter une Europe au service des peuples, ne trouve pas de traduction concrète dans ce qui touche à la vie quotidienne de nos concitoyens. Perte de revenus, baisse des dépenses et du nombre d'emplois publics, diminution des prestations des régimes de protection sociale, instabilité de l'emploi, prestations chômage en baisse. Les partisans d'une Europe réduite à une zone de libre échange sont en passe d'imposer leurs vues.

La construction européenne, tant au plan social qu'économique n'a de sens que si elle permet de maîtriser les effets pervers de la mondialisation libérale. S'inscrivant dans la démarche de la Confédération européenne des syndicats (CES), la CFTC estime qu'il est vital de consolider et d'améliorer l'Europe sociale si l'on veut sauver l'Europe.

Pays encore doté aujourd'hui d'un système social de qualité, la France a un rôle stratégique à jouer en Europe pour faire entendre raison aux apprentis sorciers prêts à sacrifier la cohésion sociale. Cette cohésion sociale n'a de chance d'être préservée que si sont lancés au niveau européen de grands chantiers sociaux fondés sur un véritable dialogue de construction sociale comme celui sur l'information et la consultation des représentants des salariés en cas de restructurations, délocalisations, fusions. La CFTC demande que : les partenaires européens recherchent des emplois stables, de qualité, rémunérés à leur juste valeur et tournant le dos à la précarité qui engendre l'exclusion ; qu'ils mettent un terme au détricotage accéléré du droit du travail - le CNE en est un exemple flagrant ; qu'ils renoncent à la libéralisation de certains secteurs essentiels à la vie sociale, comme ceux des transports et de l'énergie, qu'ils mettent en place une politique industrielle volontariste ne se réduisant pas à une simplification réglementaire de l'environnement des entreprises.