Points de vue sur l'actualitéPrivatisations : de quoi parle-t-on ?II y a des biens qui, en raison de leur nature, ne peuvent ni ne doivent être vendus ou achetés : c'est notamment le cas de l'énergie, de la santé ou de l'éducation. Privatisation des autoroutes, ouverture du capital de la SNCM, libéralisation du secteur de l'énergie... La question des privatisations est revenue souvent sur nos antennes ces temps-ci, avec, sous le même terme, des réalités bien différentes. Faut-il tout refuser en bloc ? Et à l'inverse, tous les biens sont-ils privatisables ? La modernisation doit-elle toujours se confondre avec la rentabilité ? Comme toujours, nos valeurs sont pour nous des boussoles précieuses. Car le bien commun, la solidarité, sont souvent engagés derrière une décision de privatisation. Il s'agit de le rappeler à l'heure où l'Etat, pour renflouer ses caisses, cherche d'abord à réaliser des opérations de ventes lucratives. Quand ce n'est pas pour lui une manière de sous-traiter une restructuration douloureuse. Pour la CFTC, cette attitude de recherche du profit à court terme risque d'aggraver la fracture sociale et en définitive de coûter cher à tout le monde. Certains de nos voisins ont privatisé à tout va, qui se sont vus obligés, ensuite, de revenir en arrière. Mais il y a plus : pour la CFTC, il y a des nécessités humaines importantes qui échappent à la logique du marché ; il y a des biens qui, en raison de leur nature, ne peuvent ni ne doivent être vendus ou achetés : c'est notamment le cas de l'énergie, de la santé ou de l'éducation. Concernant EDF, il y a en plus des motifs de sécurité grave à vouloir garder l'entreprise dans le giron du secteur public. Refuser une privatisation, ce n'est pas fermer la porte à toute adaptation. Les salariés devront parfois avoir le courage d'adhérer à une modernisation nécessaire s'ils ne veulent pas voir l'Etat se désengager sous de mauvais motifs. La responsabilité, c'est aussi une valeur CFTC. |