Points de vue sur l'actualité

Quand la directive service fait perdre la tête à la Commission

La Confédération européenne des syndicats (CES) a demandé, le 7 octobre dernier, à José-Manuel Barroso, président de la Commission européenne, une explication au sujet des critiques que Charlie McCreevy, Commissaire chargé du marché intérieur, aurait émises à l'encontre de la négociation collective en Suède.

Selon les médias, lors d'une visite à Stockholm, Charlie McCreevy, commissaire aurait déclaré qu'il s'opposerait prochainement au gouvernement et aux syndicats suédois par le biais d'un procès devant la Cour de justice des communautés européennes, en prétendant que l'action syndicale menée en faveur d'ouvriers lettons de la construction sous-payés, sur un chantier de Vaxholm en Suède, allait à l'encontre de la libre circulation des services dans l'Union Européenne. Dans une lettre à José-Manuel Barroso, la CES demande si ses remarques reflètent les vues de la Commission. "La Commission ne doit pas se limiter à la seule libéralisation complète du marché intérieur : elle a d'autres obligations, a déclaré John Monks, secrétaire général de la CES, comme celle de promouvoir le dialogue social et les droits sociaux fondamentaux établis dans la Charte. L'Union Européenne et les partenaires sociaux ont récemment célébré les 20 ans du dialogue social européen. Toutefois, nous constatons que les outils les plus élémentaires du véritable dialogue social, à savoir la négociation collective et l'action syndicale, sont à présent remis en question. En Suède et dans les nouveaux Etats membres, les citoyens et les travailleurs se sont engagés dans le processus d'élargissement vers le nord et l'est à condition que cela implique l'adhésion aux valeurs d'une Europe sociale dans laquelle le développement économique et social vont de pair, le nivellement par le haut des conditions de vie et de travail, et le respect intégral des systèmes nationaux de relations professionnelles."