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L'OCDE veut abolir l'âge de la retraite

Pour l'OCDE, le vieillissement de la population dans les pays industrialisés implique de remettre en cause le droit à la retraite. Dans un rapport rendu public la semaine dernière, l'Organisation, où la France est aujourd'hui représentée par Xavier Darcos, estime que "la retraite obligatoire est incompatible avec une politique générale cherchant à abolir la barrière de l'âge pour l'emploi et à offrir aux travailleurs un plus grand choix sur la décision d'arrêter de travailler", et indique que "le vieillissement de la main d'oeuvre fait que le départ en retraite obligatoire pourrait ne plus être supportable économiquement."

La proportion des personnes âgées inactives par travailleur devrait doubler d'ici 2050, passant de 38%, aujourd'hui, à plus de 70%. En Europe, cela représente le taux d'un inactif pour un actif, ce qui fait chuter la croissance économique. L'OCDE explique qu'il y a une marge de manœuvre, puisqu'en 2004, moins de 60% des personnes âgées de 50 à 64 ans avaient un emploi. Parallèlement, l'allongement de l'espérance de vie fait que le temps passé à la retraite a très fortement augmenté entre 1970 et 2004, passant de 11 à 18 ans pour les hommes, de 14 à 23 années pour les femmes.

Faut-il prolonger la vie active pour éviter le déclin économique ? "Notre système de protection sociale est viable à deux actifs pour un inactif, plaide Jean-Louis Deroussen, secrétaire général adjoint de la CFTC, pour qui "l'allongement de la durée de vie doit ouvrir non seulement le débat sur l'âge de la retraite mais aussi celui du financement de la protection sociale." Les bénéfices accumulés des spéculations boursières de courte durée et de fort profit peuvent aussi être appelés à contribuer à la cause nationale des retraites, soulignait la CFTC en 2003.