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Assurance chômage : les cadres dans la ligne de mire

A quelques semaines de l'ouverture des négociations sur la convention d'assurance chômage, les partenaires sociaux vont pouvoir s'emparer d'un précieux document pour alimenter leurs discussions : un rapport sur " l'accompagnement des chômeurs " remis fin septembre par le Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale (Cerc). Ce document de plus d'une centaine de pages soumet plusieurs pistes de réforme dont la principale consiste à plafonner les allocations d'assurance chômage à 1 800 euros, voire 1 500 Rappelons que le plafond actuel est de 5 127 euros.

L'Ugica-CFTC ne peut souscrire à cette proposition. En effet, l'assiette de la contribution Assedic est limitée à quatre fois le plafond de la sécurité sociale soit 10 064 euros. Autrement dit, un cadre qui perçoit actuellement le niveau maximal d'indemnisation cotise à hauteur de 644 euros mensuels (contre 78 euros mensuels pour un salarié au Smic). En contrepartie, ce cadre bénéficie d'une allocation brute de 57,4% du salaire journalier brut (amputée de 11,25% de retenues sociales), soit 5 127 euros.

Le Cerc propose donc de réduire arbitrairement ce plafond d'allocation sans que cela s'accompagne corrélativement d'une diminution du plafond de cotisation, rendant l'idée inacceptable et contraire à la philosophie du régime fondé sur la solidarité entre catégories socioprofessionnelles. De plus, la proposition ne fait aucune référence à la situation familiale du cadre pouvant être légitimement engagé dans un remboursement d'emprunt à hauteur de son niveau de vie antérieur.

En outre, l'économie escomptée pour le régime apparaît des plus minimes puisque la tranche des cadres indemnisée à ce niveau maximal est marginale. Et dans une perspective à plus long terme, il paraît évident que ces derniers chercheront à combler la différence par des assurances privées. On peut même imaginer, à l'instar de l'allocation vieillesse, la création de caisses complémentaires type Agirc-Arrco pour compléter l'insuffisance de l'indemnisation de base, ce qui aura pour conséquence une augmentation des cotisations payées par l'ensemble des salariés.

L'Ugica-CFTC s'oppose donc à cette proposition profondément inégalitaire et aboutissant implicitement à créer une fracture entre les demandeurs d'emploi cadres et non cadres.

Pour plus de renseignements ou toute question juridique spécifique aux cadres, vous pouvez contacter Denis Simon au secrétariat de l'Ugica-CFTC au 01 44 52 49 82 ou ugica@cftc.fr.