Points de vue sur l'actualité

Personnes handicapées : ouvrir les portes de l'entreprise et de l'école

Auditionnés à l'Assemblée nationale, le 5 octobre prochain, dans le cadre de la préparation du budget 2006 et sur le thème de l'intégration des élèves handicapés, les présidents du Scenrac et du Snec y exposeront les propositions de la CFTC. La première vise à faire évoluer l'idée reçue suivante : " handicap = fauteuil roulant. " Elle ne correspond, en effet, ni à la réalité, ni à l'immense diversité des handicaps et ne prend pas en compte les handicaps psychiques et mentaux. De plus, la CFTC revendique le droit, pour tous les enfants, d'être inscrits à l'école. Ce droit ne doit pas être symbolique lorsqu'il s'agit d'enfants en situation de handicap. Pour ce faire, les enseignants doivent être formés et aidés pour accueillir dans leur classe ces enfants. Les futurs enseignants, eux, doivent bénéficier d'une vraie formation à l'IUFM - qui ne propose aujourd'hui qu'une information a minima sur la question ou une spécialisation - sur tous les handicaps, qu'ils soient psychiques, sensoriels, mentaux ou moteurs. Les professeurs pourraient être soutenus par un auxiliaire de vie scolaire (AVS), de manière permanente dans leur classe. Ces AVS bénéficieraient eux aussi d'une formation spécifique, ce qui n'est pas le cas actuellement. Ensuite, afin de faciliter une rentrée scolaire, souvent difficile pour les enfants en situation de handicap, la CFTC propose d'améliorer la communication et la collaboration entre tous les acteurs concernés : les parents, les services sociaux, les associations, les établissements scolaires, les rectorats. Enfin, les enseignants à qui l'on confie ces enfants ne peuvent être soumis à une obligation de résultat, de la part de leur direction notamment. Leur objectif premier est de faciliter l'intégration dans la vie scolaire de ces élèves. L'intégration à l'école d'un enfant porteur d'un handicap prépare sa future intégration, en tant qu'adulte, dans le monde du travail et dans la société. La loi du 11 février 2005, sur l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, ne pourra être pleinement mise en oeuvre, que si le handicap est appréhendé dès la scolarité. Et cela demande une véritable volonté politique.