Points de vue sur l'actualité

Faire face à une crise du recrutement

Jean-Louis Borloo, ministre de l'Emploi, estime que la France va connaître une crise du recrutement d'ici quatre ans en raison de la pyramide des âges. Pour renouveler la génération des baby-boomers qui partiront à la retraite, les pouvoirs publics misent notamment sur le développement de l'apprentissage, de 350 000 à 500 000 apprentis, d'ici cinq ans. Jean-Louis Borloo entend développer, dans un même temps, le contrat d'avenir - emploi à temps partiel accompagné d'une formation, destiné aux bénéficiaires de minima sociaux - et le contrat d'apprentissage. Ce dernier permet, dans le cadre d'un contrat de travail particulier, de poursuivre sa formation initiale dans un cursus alterné, afin d'acquérir un diplôme de l'enseignement technique et professionnel du niveau V (CAP) au niveau I (diplôme d'ingénieur). Aujourd'hui, l'apprentissage offre à 90% des jeunes, qui terminent ce type de cursus et obtiennent le diplôme, d'accéder à un emploi en CDI dans les six mois après l'examen. " La CFTC soutient la volonté gouvernementale de revaloriser les filières de formation en apprentissage. Ce mode de formation est encore trop souvent déprécié, regrette Bernadette Caliskan, conseillère du secteur Actualité sociale et Négociations, alors qu'il peut être un excellent vecteur d'intégration sociale et professionnelle. "Tout en plaidant pour que les 150 000 contrats supplémentaires promis par le ministre profitent avant tout (via les missions locales et les CIO) aux 150 000 jeunes sortis du système scolaire sans diplôme, Bernadette Caliskan rappelle le soucis de la CFTC de voir ce dispositif croître en qualité. " Enfin, le statut du travailleur prévoit que tout jeune ait accès à une qualification diplômante à la sortie de sa scolarité " poursuit-elle. Aujourd'hui, de très nombreux secteurs recherchent et recrutent des jeunes issus de ces cursus : banque et finances, spatial et aéronautique, audiovisuel, sans parler des très nombreux métiers de l'artisanat. " L'alternance n'est pas une voie royale, il faut qu'elle le devienne " entend t-on du côté du ministère. La CFTC en prend acte !