Points de vue sur l'actualité

Il faut revoir de A à Z la politique du médicament

La Haute Autorité de Santé (HAS) va proposer au Ministre de ne plus rembourser toute une série de médicaments (221 sur une liste qui en comporte 245) du fait de leur " service médical rendu insuffisant ". Face à ce constat, la CFTC s'interroge. Pourquoi continuer à mettre sur le marché des médicaments dont l'efficacité thérapeutique n'est pas scientifiquement démontrée, ce qui serait en contradiction avec la mission confiée à la Haute Autorité de Santé ? De plus, pour quelles raisons les différents ministres de la Santé acceptent-ils de recourir à des déremboursements de médicaments dits " dangereux " tout en les laissant sur le marché ? Ce genre d'incohérence peut entraîner un certain nombre de risques pour les assurés sociaux sachant que plus de 100 000 personnes sont victimes d'intoxication iatrogène chaque année, en raison d'une automédication que la CFTC réprouve fortement. Les assurés sociaux sont à nouveau pris au dépourvu car ils subissent de plein fouet, d'une part, ce grand désordre en terme de prescription médicamenteuse et, d'autre part, un reste à charge de plus en plus lourd à assumer notamment pour les personnes aux revenus les plus modestes et leurs familles. En conséquence, la CFTC demande une remise à plat de la politique du médicament - de la production à la consommation - car le fait de ne plus rembourser certains médicaments, à usages limités, va entraîner chez certains professionnels de santé la prescription de traitements de plus en plus agressifs et onéreux. Afin de protéger l'ensemble des assurés sociaux, la CFTC préconise : une plus forte implication des professionnels de santé dans l'information à donner aux assurés sociaux, l'indication sur les ordonnances des médicaments qui ne font pas l'objet d'un remboursement tout en précisant les raisons de leur prescription, le retrait des pharmacies des médicaments dits dangereux et à " service médical rendu insuffisant ". Cette révision de la politique du médicament doit s'accompagner d'un remboursement plus efficace basé sur un éventail de produits dont l'efficacité thérapeutique a été prouvée. Par ailleurs, la CFTC s'oppose au projet de franchise par boîte de médicaments.

Communiqué de presse du 15 septembre 2005.