Points de vue sur l'actualité

Et ça continue !

A quinze jours de la mobilisation du 4 octobre, un certain nombre de décideurs économiques s'ingénient à nous donner des raisons d'aller battre le pavé.

A peine écoulés les cent jours que le Premier ministre s'est donné pour redonner confiance aux français, le moins que l'on puisse dire est qu'un certain nombre d'éléments du patronat, et non des moindres, se sont donnés le mot pour ne pas lui faciliter la tâche. Il ne se passe pas de jour sans que les motifs de désarroi de nos concitoyens n'augmentent. Un jour, c'est la Samaritaine qui, profitant de difficultés en matière de sécurité qu'elle aurait pu résoudre autrement, conclut un plan social avec des propositions de reclassement fantaisistes. Qu'on en juge : deux cents postes ont été proposés aux anciens employés du magasin... dont trente pour lesquels il faut parler chinois, coréen ou russe et quarante-trois qui correspondent à des temps partiels. Sans parler de tous ceux qui exigent de traverser la France. Un autre jour, c'est Hewlett-Packard qui, malgré des bénéfices en hausse de 46 % au dernier trimestre, décide de supprimer six mille postes en Europe dont 1 240 en France, au motif que ses coûts sont trop élevés.

Et comment expliquer aux français qu'ils doivent accepter de payer plus cher leur essence, cette essence dont ils ne peuvent se passer pour se chauffer et, pour nombre d'entre eux, pour se rendre sur leur lieu de travail, tandis qu'ils voient les bénéfices records alignés par les compagnies pétrolières - on parle de cent milliards d'euros pour les sept plus grandes ! Bref, à quinze jours de la mobilisation du 4 octobre, il semble qu'un certain nombre de nos décideurs économiques s'ingénient à nous donner les meilleures raisons d'aller battre le pavé. Qu'ils prennent garde : la plupart ne donnaient pas cher de la manifestation du 10 mars et pourtant, elle a bel et bien rassemblé près d'un million de personnes. Demain, nous pouvons et nous devons faire mieux encore afin que les voix de tant de salariés bafoués soient enfin entendues.