Points de vue sur l'actualitéContrat " nouvelles embauches " : les cadres également concernésL'une des mesures phares du " plan d'urgence pour l'emploi " du Premier ministre s'adresse également aux cadres. Aucune disposition juridique ne vient en effet interdire le recours à ce nouveau contrat précaire entré en vigueur le 4 août 2005. Certes, le premier salarié à avoir inauguré le contrat " nouvelles embauches ", le jour même de son entrée en vigueur, était mécanicien, mais il aurait tout autant pu être directeur commercial ou ingénieur. Rappelons que ce contrat est réservé aux entreprises de moins de vingt salariés et que les quelque 2,5 millions d'entreprises concernées par ce nouveau dispositif emploient près d'un million de cadres sur les trois millions en activité dans le secteur privé, ce qui laisse présager de la potentialité de recours à ce contrat. Ainsi, selon Alain Peroni, responsable du site lnternet jobtransport.com, " on devrait voir éclore les offres s'adressant à eux [les cadres]. Surtout les middle managers, de type responsable d'équipe ou d'exploitation ". Mais selon Marine Eon, directrice générale adjointe de l'Association nationale des directeurs et cadres de la fonction personnel, " les offres devraient plutôt cibler les personnes déjà en recherche d'emploi ou celles spécialisées dans des domaines où la demande est fluctuante et où il y a peu de visibilité à long terme : les fonctions marketing ou communication par exemple, ainsi que les postes liés à la vente ". A priori, il semble que les cadres qui seront les plus touchés par le CNE, au-delà de ceux travaillant dans des fonctions sensibles à la conjoncture, devraient être les jeunes diplômés éprouvant des difficultés à entrer sur le marché du travail et les seniors éprouvant des difficultés à se réinsérer. A contrario, selon Françoise Cocuelle, présidente du Centre des jeunes dirigeants, " Le CNE ne devrait pas concerner les cadres que l'on a du mal à recruter dans certains secteurs ". Quoiqu'il en soit, l'Ugica CFTC constate que les cadres ne sont pas à l'abri de la précarisation actuelle du marché du travail, témoignant une nouvelle fois du rapprochement des cadres avec les employés et rendant nécessaire la syndicalisation des premiers trop souvent injustement perçus comme les " alliés " naturels de l'employeur. |