Points de vue sur l'actualité

Le rapport annuel réclame une meilleure maîtrise des dépenses de santé

Dans son rapport annuel rendu public la semaine dernière, la Cour des Comptes estime que le ralentissement des dépenses de santé observé l'année dernière n'est pas à mettre au profit de la réforme de l'assurance maladie. Le déficit de la Sécurité sociale s'élevait, en effet, à 13,2 milliards d'euros en 2004 (contre 11,5 en 2003). Pire : le déficit est minoré par un versement d'un montant de 1,1 milliard versé de la Caisse d'amortissement de la dette sociale (Cades) au régime général, ce qui porte le trou de la branche maladie à 11,6 milliards, celui de la famille à 350 millions, celui de la branche accidents du travail à 100 millions. La branche retraite est, elle, positive de 200 millions d'euros.

La Cour des Comptes dénonce les insuffisances de la politique de santé de ces dernières années et appelle les professionnels et les patients à modifier leurs comportements en profondeur. Jugeant "tout à fait justifiée" la réforme de l'assurance maladie de 2004, elle propose de donner une impulsion vigoureuse à la maîtrise médicalisée des dépenses de soins et de réfléchir notamment à un nouveau mode de rémunération des médecins généralistes. "Cette analyse confirme nos points de vue, à ceci près que la Cour des Comptes devrait alerter les partenaires sociaux, gestionnaires des branches, ce qui n'a pas été fait", déplore Jean-Louis Deroussen, secrétaire général adjoint, qui par ailleurs relève que la CFTC, lors de la réforme, avait insisté pour que la revalorisation des rémunérations des professionnels de santé soit encadrée pour qu'il y ait, en échange, une plus grande maîtrise des dépenses.