Points de vue sur l'actualité

Equipementiers automobiles : quatre représentants syndicaux menacés

A la suite d'une grève déclenchée sur son site de Somain (Nord), le sous-traitant automobile Siéto-Faurecia a engagé une procédure de licenciement à l'encontre de quatre représentants syndicaux (RS) pour grève illicite : le motif n'ayant pas été communiqué. " La direction a laissé pourrir une situation qui n'aurait pas du en arriver à de telles extrémités ! " s'insurge Lydie Librizzi, secrétaire du syndicat départemental de la métallurgie CFTC, organisation majoritaire. Tout a commencé en mars lors des négociations annuelles sur les salaires. La direction avait pris l'engagement de verser, avec la prime d'intéressement de septembre, une attribution financière supplémentaire. Celle-ci devait être équivalente à la prime de lancement du nouveau modèle devant remplacer la Yaris de Toyota, demandée par les syndicats. Le 26 juillet, lors d'une réunion du comité d'entreprise (CE), la direction a renié ses engagements. Révoltés par une telle mauvaise foi, les élus du CE et une vingtaine de salariés ont cessé le travail en bloquant l'entrée du site. Sous l'injonction de Toyota, un courrier recommandé a été envoyé aux quatre RS le 5 août, alors qu'ils étaient en congés. Celui-ci les informait d'un licenciement pour faute grave avec mise à pied à titre conservatoire à partir du 22 août, jour de reprise de leur travail, leur refusant ainsi l'accès à l'usine. L'intersyndicale a fait appel à un huissier de justice pour faire constater un délit d'entrave, a rencontré l'Inspection du travail afin d'annuler les procédures en cours et réouvrir les négociations sur l'intéressement. La procédure vient d'être suspendue, dans l'attente d'une table ronde le 1er septembre.