Points de vue sur l'actualité

La plus forte baisse depuis dix ans

Alors que le débat sur le pouvoir d'achat rebondit avec la hausse durable du coût de l'énergie et notamment des produits pétroliers, tous les indicateurs économiques révèlent une pause de la consommation. Les ménages ont très peu consommé ce trimestre, retirant l'un des soutiens clé à la croissance de l'économie de ces dernières années. Après avoir progressé de 1,2% au quatrième trimestre 2004 puis de 0,8% de janvier à mars 2005, les dépenses de consommation des ménages ont subi un très net coup d'arrêt au printemps, a annoncé l'Insee. " Elles ont reculé de 0,3% au cours du deuxième trimestre, la plus forte baisse jamais observée depuis 1996. Avec un impact immédiat sur la croissance du produit intérieur brut, amputée de 0,2 point à seulement 0,1%. " Les experts ne sont pas surpris et s'étonnaient de voir les ménages continuer à consommer vaille que vaille dans un contexte marqué par un faible pouvoir d'achat et un manque de confiance dans l'avenir... La baisse du taux d'épargne, encouragée en 2004 par des mesures ponctuelles - notamment le déblocage de l'épargne salariale - a atteint ses limites, alors que le pouvoir d'achat des ménages continue de stagner. En cette semaine de rentrée scolaire, les dépenses dans la grande distribution paraissent ainsi " moroses ", et les économistes craignent que la situation ne s'améliore pas dans l'immédiat. " Avec les deux principaux moteurs de la croissance économique - consommation et investissement - en panne, il est à craindre que le chômage restera élevé, le pouvoir d'achat, faible et la consommation, de moins en mois soutenue " juge un célèbre économiste des Banques Populaires.