Points de vue sur l'actualitéLe pire n'est jamais sûr !Des solutions alternatives existent : elles se trouvent dans un véritable dialogue social. Certes, la période est propice au pessimisme : le plan d'urgence pour l'emploi n'est pas à la hauteur des espoirs sus-cités par le changement de gouvernement, il ne saurait constituer une réponse aux inquiétudes exprimées par les Français au printemps dernier, et surtout la nécessaire inflexion sociale de la politique économique n'est pas au rendez-vous. Ce plan est une nouvelle illustration du fossé qui sépare les élites du reste de la Nation qui s'obstinent à refuser de voir la réalité que vivent les gens. Dans leur entreprise ou leur administration, ceux-ci assistent à la dégradation de leurs conditions de travail et d'emploi ; dans leur quotidien, ils constatent, impuissants, la baisse de leur pouvoir d'achat et à l'augmentation des prix du pétrole. D'où leur fatalisme, né de l'impuissance à se faire entendre, et le repli sur soi, que laissent percevoir les premiers résultats d'un mini-sondage effectué cet été par la Confédération auprès des militants. D'où, aussi, leur incrédulité quant aux moyens d'action traditionnels qui, selon eux, ont prouvé leur inefficacité. Face à l'aveuglement des élites et au désenchantement de nos concitoyens, il y va de notre responsabilité de corps intermédiaires, de faire comprendre au gouvernement ce qui ne va pas, et de chercher, ensemble (syndicats et patronat), des réponses appropriées. Pas question, pour nous, de céder à la tentation du grand soir. Des solutions alternatives existent : elles se trouvent dans un véritable dialogue social. On ne peut plus se contenter d'effets d'annonce, comme au lendemain de la manifestation du 10 mars, où le gouvernement s'est engagé à débloquer les minima salariaux dans les branches et à rouvrir des négociations dans le public. L'heure est au passage à l'acte. L'Etat, parce qu'il est garant du bien commun, doit créer les conditions de ce dialogue et inciter les partenaires sociaux à se réunir avec obligation de résultats. Le Medef doit renoncer à sa dérive lobbyiste. Quant aux syndicales, ils doivent écouter les attentes du monde du travail. C'est à ces conditions que le pire annoncé par certains comme inéluctable pourra être évité. |