Points de vue sur l'actualité

Lettre ouverte à Jean-Louis Borloo

A la veille du premier conseil des ministres d'une rentrée que nombre d'observateurs annoncent tendue, Jacques Voisin a adressé à Jean-Louis Borloo, ministre de la Cohésion sociale, une lettre ouverte. Après avoir pointé du doigt les effets pervers des ordonnances, notamment le Contrat " nouvelles embauches ", l'exclusion du décompte des effectifs des entreprises des jeunes de moins de 26 ans et les exonérations de charges, le président de la CFTC, Jacques Voisin, " demande solennellement ", au ministre " de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour revenir sur ces points litigieux et ouvrir une concertation approfondie avec les partenaires sociaux. Celle-ci aurait pour objet de chercher des pistes réalistes pour favoriser l'emploi. Seule une mobilisation de tous sur une politique lisible, juste et donnant des perspectives d'avenir pourra remettre le pays debout.

" Face à l'aveuglement des élites et au désenchantement de nos concitoyens, il est de notre responsabilité de corps intermédiaires, de vous informer de ce qui ne va pas, et de chercher ensemble (syndicats et patronat) des réponses appropriées. Pas question, pour nous, de céder à la tentation du grand soir. Des solutions alternatives existent, seul un véritable dialogue social peut les faire émerger. On ne peut pas se contenter des effets d'annonce. Au lendemain de la manifestation du 10 mars 2005, le gouvernement s'est engagé à débloquer les minima salariaux dans les branches et à rouvrir des négociations dans le secteur public ; ces deux dossiers doivent impérativement être repris. L'heure est au passage à l'acte : une nouvelle réunion de la sous-commission salaires de la Commission nationale de la négociation collective s'impose pour évaluer les actions engagées.

" En choisissant de nous recevoir avant d'annoncer ses orientations politiques, le Premier ministre nous avait donné ce que nous avons lu comme un signal fort : celui d'une volonté de concertation et de recherche de consensus. Je vous demande aujourd'hui, de revenir à cette logique. "